dimanche

Chronique olympique

Les jeux olympiques de Peyongchang viennent de se terminer. Enfin, les jeux pour les gens normaux : deux bras, deux jambes, etc etc.
Dans le cadre de ma procrastination, je me retrouve devant ma télé avec les jeux paralympiques.
Slalom géant. Jambes coincées dans une coque, un ski. Dévalant à une vitesse hallucinante une piste sur laquelle je n’oserais même pas m’aventurer.
Outre la performance de ces femmes et hommes, meurtris dans leurs corps, mais si forts dans leurs têtes, ce qui m’impressionne est l’arrivée. Aucun d’eux n’est triste d’avoir été battus. Chacun applaudit la victoire de celui qui a été le meilleur. Il n’y a pas de compétition au sens premier du terme. La gniake est en eux, évidemment, mais l’un admire la performance de l’autre. 

En moi, il n’y a pas de sentiment de pitié. Le fameux “oh, je le plains”. Non. C’est le “chapeau bas” du surpassement de soi qui prend le dessus. De loin.
Les athlètes “normaux”, au fond de nous, on le sait, que nous n’y arriverons jamais: ils sont doués, s’y sont mis dès leur plus jeune âge etc etc. Oui, on admire. Mais là.
Chacun de nous peut se retrouver dans cet état de blessure si profonde. Il suffit de si peu de chose. 
Serions nous capables de simplement ne pas abandonner. “Baisser un bras” simplement parce que nous aurions perdu l’autre.
En serions-nous vraiment capables?


Bravo, messieurs, pour ces leçons de force et d’humilité.

samedi

Chronique d'un (nouveau) déménagement

Qui dit déménagement, dit nouvel appartement, et nouveaux voisins.
J'avoue que la "translation" a été difficile. Mais j'y suis. Et j'y suis bien. Même si tout reste à faire.

Je ne connais pas bien mes voisins directs. En plus, je ne suis plus physionomiste (je l'ai été, fût un temps). Je pourrais les croiser dans la rue, je ne les reconnaîtrais pas. Gênant.

Par contre, j'observe les deux petits jardins que j'ai sous mes fenêtres.
Juste sous mon balcon, après avoir été en friche, tout a été désherbé. Un jardinier a dû passer par là.
Mais rien n'a été replanté.
C'était trifouille avant, ça l'est toujours. Sauf que c'est désherbé.

Celui qui est un peu sur la gauche, je l'ai "suivi"...
Une jeune femme s'en est occupée. Dos plié, cassé. Elle a enlevé toutes les mauvaises herbes et a planté.
D'abord, ce qu'il fallait: basilic et autres herbes aromatiques, tomates, puis graines de courgettes, et... des tournesols.
J'ai compris comment et pourquoi, les chants des grillons avaient supplanté les cris des gabians. Ce qui n'est pas rien : le port est à côté !
Depuis quelques temps, les graines de courgettes ont poussé...et les feuilles se sont mises à courir et à recouvrir le petit jardin, avec, ça et là, des fleurs que j'aurais bien chipées pour les mettre dans mon assiette !
Les tournesols sont maintenant bien droits -ou à peu près, car leur tête est lourde- et grands, et ils s'offrent au soleil avec un bonheur absolu.
Mes yeux se régalent.
...
J'ai hâte qu'elle rentre de vacances, enlève les mauvaises herbes apparues pendant son absence, qu'elle prenne les courgettes et ces fleurs tentatrices, et qu'elle me laisse regarder encore et encore ses tournesols et ses lavandes, avant qu'elles de partent, marquant ainsi la fin de l'été.
...
Nous sommes à la fin de l'été.
Ô stupeur ! les plants de courgettes ont été arrachés !! sauf un petit bout... en fait, il y a une belle courge qui s'était cachée sous les feuilles. Elle a échappé au massacre.
Je vois mes jolies fleurs jonchées sur le sol. Adieu beignets...

Et juste sous mon balcon, que je voyais bien net... il est devenu encore plus vide.
Les trois chats -parce que ma voisine en a trois- qui avaient pris l'habitude de se mettre à l'ombre bienfaisante d'une plante qui retombait joyeusement, sont désappointés autant que moi, déçue. La plante a disparu.
Pourtant planqués, ils se faisaient attaquer par les gros matous loubards de la résidence.
On n'est jamais à l'abri de rien.

Chronique d'une leçon

Quelle leçon.
Il y a quelques temps maintenant, Simone Veil est morte.
Elle s'est battue, pour sa vie, pour les vies des femmes, et, oui, pour les vies des enfants.
Parce-que, quel bonheur d'avoir un enfant désiré !
Et pour les mères. Et pour les enfants.
Le bonheur des enfants passe par celui des parents. C'est comme ça.

J'écoute sa biographie, et, une fois de plus, la vie de cette femme m'épate.

J'en étais restée à la ministre, à la loi Veil, à l'IVG.
J'avais oublié qu'elle avait été la présidente du parlement européen.
Nous pouvons prendre des leçons.
Qu'une dame, elle, la juive, ayant vécu -le terme est choisi- les horreurs des camps de concentration allemands, puisse tendre la main à nos voisins allemands.
Peut-être bien que les pères de ceux qui ont voté son élection faisaient partie des tortionnaires.
Elle s'en fichait. Elle était au-delà de ça.
Chapeau bas.

Et puis, j'avais aussi oublié qu'elle faisait partie de l'Académie Française.
Elle était sur le fauteuil de Racine. Elle, celle dont on avait arraché les racines.
Et sur son épée, emblème de bataille s'il en est, elle avait choisi deux mains enlacées, et fait graver son matricule.

Alors, Madame, avec vous, le terme d'"Immortelle" prend tout son sens.

dimanche

Chronique de tête à l'envers

Il y a un certain nombre de choses qui me sidèrent chez l'être humain.

Nous -car après tout, je fais partie de cette race- avons l'esprit étroit et la vue non seulement basse mais courte.

Aujourd'hui 26 juin 2016, nous voilà donc quasi à la moitié de l'année. 
Nous avons vu des horreurs, des déchirements. Les profils Facebook se sont couverts de visages en pleurs : France, Belgique, USA...
Nous avons un pays appauvri, des chômeurs, des SDF, des crève-la-faim.
Le Royaume-Uni vient de décider de sortir de notre chère Europe.
et j'en passe, la liste est longue.

Mais nous avons le foot.

Ne seraient-ce que les trois sujets précédemment cités sont balayés d'un revers de main.
Le foot.
Il n'y a plus de visages en pleurs. Ils sont coloriés, bariolés de bleu-blanc-rouge, ceux qui reniaient leur pays (le nôtre, le mien) il n'y a pas si longtemps, sautent de joie pour un but marqué par un individu qui était encore inconnu il y a quelques mois. Les têtes sont affublées de chapeaux de fou. 
Seule cohérence avec l'actualité.
Le foot.
Dont les places s'arrachent à prix d'or. Plus de 1000€ (au marché noir, bien sûr). Ma naïveté coutumière me pousse à me demander où ces 1000€ peuvent-ils être pris ? ou trouvés ?
Il vaut mieux ne pas se poser trop de questions.
Le foot.
Fondamentalement, on s'en fiche que les anglais aient décidé de quitter l'Europe. De toute façon, ils n'en ont jamais fait partie... ni dans leur âme, ni dans la nôtre. Where is the point ?
Avec même un peu de chance, ils vont être éjectés de la Coupe d'Europe de foot. Oups' ! serait-ce déjà fait ? et si ce n'est pas (encore) le cas, je suis prête à parier que s'ils venaient à perdre, on serait fichus de lancer un "bien fait" comme des mômes dans une cour de récréation.

Du pain et des jeux.
Le peuple n'a pas besoin de pain. Les jeux suffisent.

Chronique d'une voyageuse

Je ne sais pas vous, mais moi, je ne retiens jamais le nom des musées que je visite. Surtout quand j’en visite beaucoup. Dans le même week-end. Et finalement, ça m’est un peu égal.
Par contre, quand, à la fin du dit week-end, si, malgré la très douloureuse sensation d’avoir les pieds remontés au niveau de mes hanches, j’ai encore la tête et les yeux pleins d’émotions par toutes les merveilles rencontrées… ça fait bizarre… et c’est bon.

Ce week-end, j’ai rencontré Barcelone.
Je ne vais pas faire un guide touristique…les librairies sont là pour ça… mais, mais… j’ai enfin compris l’ampleur de la chanson du duo de Freddie Mercury avec Montserrat Cabballé…




Une splendeur.
J’avais déjà vu des palais, ou des cathédrales, mais là, j’ai vu le Nautilus en palais… la mer revisitée ; j’ai vu une sculpture en cathédrale, dont les lignes sont si pures et si hautes qu’elles en donnent le vertige…
J’en ai vu des vieilles villes...mais là, il suffit de marcher, peu importe la direction… où qu’on aille, c’est beau. Où qu’on se dirige, on finit par tomber sur une église qui surgit d’on ne sait où, sur une place incroyablement sublime de fraicheur, ou même un cloître –par exemple, celui-là, bien que caché à l’abri de quelques petites grilles, a été trahi par la blancheur des oies qui se pavanaient dans une pièce d’eau. Inutile d’essayer de m’en empêcher… j’ai été fascinée.
Dans ce petit –ou grand ?- labyrinthe du quartier gothique, il a bien fallu faire une pause… vous pensez bien.
Au fin fond d’une boutique de gadgets, il y a…non…
Je suis dans un autre monde. Harry Potter est sûrement dans ce bar là. Arbres aux branches basses et tordues, petit pont et fontaine magique (enfin, j’espère, parce-qu’avec le nombre de piécettes qu’il y a…), il y a même une petite pièce au fond, très spéciale… une fée est allongée au plafond… on passe devant un miroir et quelqu’un apparaît derrière…puis disparaît… bizarre… étrange… j’imagine assez bien ce que ça doit être au moment d’Halloween…brrrrr
Je vais passer sur les lieux communs… les tapas. Tout le monde connaît. Et je doute fort que ceux de Barcelone soient à ce point exceptionnels.
Cela étant, si par hasard vous y allez, à Barcelone, une fois que vous aurez arpenté Las Ramblas et vu au fur et à mesure de vos pas les peintres, puis les fleurs, puis les animaux… allez sur une place qui est située à côté, pas très loin du marché… il y a un magnifique chat de Botero qui y est installé, et c’est un miracle de beauté.

Moi, je crois que je l'ai mal photographié... il va falloir que j'y retourne.




samedi

Chronique bisounours... ou pas

Je l'avoue, j'ai un côté bisounours qui énerve. 
Fondamentalement, je m'en fiche royalement, pour une raison très simple: je ne me referai pas. D'autant que je ne vois pas en quoi ça peut déranger, hormis celles et ceux qui ont cette tendance désespérée à voir le verre à moitié vide ou le côté obscur de la force.

Cependant je ne suis pas dupe de la réalité. Elle me gêne, me dérange, m'empêche même de dormir.
Je n'ai aucune envie de laisser un monde -tel qu'il est actuellement- à mes enfants et j'ai du mal à imaginer dans quel état il sera quand mes petites filles arriveront à l'âge adulte, pour autant qu'elles y arrivent... parce-que même ça, ce n'est pas gagné.

A l'heure où j'écris, le monde est ravagé par des attentats, des guerres en tout genre. Je cherche un pays dans lequel la quiétude serait maître-mot. Il n'y en a pas. Pas un. C'est désespérant, au sens triste du terme. 
J'aimerais bien. On peut rêver.

A l'heure où j'écris, le monde est ravagé par la suprématie de l'argent C'est logique, on en a besoin pour vivre. Cela étant, je suis effarée de voir à quel point cela peut générer de la bêtise. "A quoi bon se lever, si c'est pour gagner 1.200€ par mois". Je suppose que celui qui a eu le génie d'écrire ces mots sur une pancarte de manif' n'a jamais eu à pointer au chômage, ne s'est jamais retrouvé au RSA, et a toujours eu un toit sur la tête sans avoir à payer un loyer. Connard. Reste donc au fond de ton lit, continue donc à jouer à la console de jeux -que tes parents t'ont offerte- et surtout, surtout, ne viens pas polluer le monde du travail. Surtout.
J'aimerais bien me lever en sachant que je vais gagner 3.000€ (pourquoi pas plus, d'ailleurs?). J'aimerais bien. On peut rêver.

J'aimerais bien gagner au loto.

La vie n'est pas un monde de bisounours.
Et je m'en fous.

Perpétuel recommencement. On arrive à un extrême, ça pète et ça repart comme en 40.
Du temps des pharaons, les égyptiennes se promenaient quasiment nues. 
Au Moyen-Âge, il n'y avait pas de souci pour que les femmes se fassent trousser et le droit de cuissage était monnaie courante. 
Allez hop, pensons à nos rois de France, qui ne pensaient qu'à une chose : trucider leurs frères, fils, soeurs... pour pouvoir être sur le trône (une pensée pour Catherine de Médicis).
Tant d'abus. Le peuple a faim.
"Ah ça ira, ça ira, les aristocrates à la lanterne !"

Nous voilà donc à Napoléon, et ses "merveilleuses"... se baladant la poitrine à l'air (ou quasi), et lui, impatient de mettre son fils sur le trône.... et les frères et soeurs bien placés dans le monde, princes par ci, princesses par là. C'est important. Je passe sur la conquête du monde.
La mode vestimentaire revient au col monté jusqu'aux oreilles... les hommes défaillant à la simple vue d'une cheville! et voilà que le corset est jeté aux orties et que les jupes raccourcissent, raccourcissent, raccourcissent.... et les femmes se baladent quasiment nues.
Le droit de cuissage a juste été remplacé par la promotion-canapé.
Parallèlement, le trône, la présidence ou quel que soit le nom qu'on lui donne est toujours aussi fascinant. Gagner, être premier, être le plus fort, avoir la gloire ! ça, c'est important. Trahir n'est guère gênant, et qu'à défaut de tuer (quoique), les coups bas pleuvent via les médias qui en font des gorges chaudes.
Tant d'abus. Le peuple a faim.
"Ah ça ira, ça ira, les salauds de riches à la lanterne !"

Pas de souci.
Nous repartirons avec des femmes -peut-être voilées-, et la conquête du monde restera toujours aussi tentatrice.

Alors, certains vont lever le poing pour "changer le monde". Ils ont raison. Ou pas.
La liberté n'existe pas, et ne peut exister. Même si nous avons "le droit de"... ces simples termes sont déjà une limite.
L'égalité n'existe pas, et ne peut exister. Même si les salaires sont arasés, il y aura toujours des plus intelligents que d'autres, et des plus beaux que d'autres. Et il y aura toujours des plus travailleurs que d'autres, demandant à gagner davantage que celui qui n'en fiche pas une -et ce ne serait que justice-.
La fraternité n'existe pas, et ne peut exister. Même si on apprécie autrui, il y aura toujours le besoin de sauvegarder son propre espace vital. C'est humain.
Il y a des rêveurs qui pensent que cela existe et que c'est faisable. Pourquoi pas...

Mais c'est bien de vouloir changer le monde.

Peut-être qu'il serait bien aussi qu'ils commencent à se changer eux-mêmes. Ce serait un bon début.
Ce sont les parents qui éduquent les enfants, et ces derniers ne peuvent se nourrir que de ce qu'on leur a donné à manger.

Ah oui, c'est vrai que je suis bisounours.

dimanche

J'accuse !

Ce titre bien peu original de ma chronique n'est un piètre reflet de ce que j'éprouve.

Oui, j'accuse les médias de nous distiller des informations non vérifiées.
Oui, j'accuse les médias de nous manipuler doucement mais sûrement.
Oui, j'accuse les médias de diffuser des informations qu'ils devraient taire.

Il y a une émission qui s'appelle "on n'est plus des pigeons". Wow ! (France 4). Rien que d'écrire ce titre, j'en ris encore.
Il y a une émission qui s'appelle "entre les lignes". Wow ! (Public Sénat). Ça, c'est bien : c'est pour nous aider à "décrypter ce qui est écrit dans les journaux". Elle n'est pas belle, la vie ?
Il y a une émission qui s'appelle "le Journal Télévisé" Wow ! (inutile de citer les chaînes, il n'y en a pas UNE pour rattraper l'autre).

Et j'en passe.

Cela fait longtemps que je piste les infos qui sont infondées, mais il est si important de faire le buzz.  Et on gobe : forcément, "s'ils l'on dit, c'est que c'est vrai !" et oui. Parole d'évangile.
La course au scoop.
Sauf qu'ils sont les rois et reines du conditionnel. Les rois de l'incertitude.

Manipulation ai-je dit ? est-ce nécessaire de parler politique ?
Nous avons le droit d'être informés. Pour autant que les phrases de nos politiciens (toutes tendances confondues) ne soient pas coupées là où ça les arrange. Là où ça dérange... pour (ou contre ?), en vue d'une élection future.

Des infos à taire ? tant d'exemples...
Attentat du 13 novembre : "il y a des rescapés cachés..." oups... sauf que les terroristes écoutent les informations.
Attentat du 13 novembre (suite) : Salah Abdelslam (recherché par toutes les polices), enfin arrêté, est en prison en Belgique. En attente de venir chez nous pour être jugé. Étonnamment, on apprend (je n'invente rien), qu'il est en cellule d'isolement, séparé de tous les autres détenus, que tout a été fait pour éviter un suicide (avec moult détails : meubles fixés au sol, etc etc), et, et... qu'il est en train de parler et de livrer des informations sur le Djihad....
Heureusement qu'il est en cellule d'isolement. Qu'est-ce-que ça serait, s'il ne l'était pas !
J'attends avec impatience les détails sur le trajet que la police va faire pour son transfert.

Clap-clap ! bravo.